Un jour d’hiver deux entrepreneurs de la tech américaine, Travis Kalanick et Oscar Salazar, attendent leur taxi sous la neige après un grand événement (leWeb) dans lequel ils viennent d’intervenir. Ils attendent comme tout le monde sous le froid, sans savoir si c’est enfin leur taxi qui va arriver ! Uber est né, et le monde de la mobilité ne sera plus jamais le même après ce jour là… 

Ce jour neigeux pourrait bien avoir lieu également pour le monde de la construction, ce jour où le ras-le-bol client, poussera à poser un oeil nouveau sur le secteur.

Quand nous parlons d’ubérisation, nous parlons en réalité de plateformisation, c’est-à-dire une transformation totale du paradigme business via l’arrivée de la technologie numérique, qui va résoudre un grand nombre de points et mettre en relation de manière simplifiée (en terme d’expérience utilisateur) l’ensemble des intervenants, clients / fournisseurs.

« Oui c’est bien beau, mais la construction c’est quand même un peu plus compliqué que le taxi, j’aimerais bien les voir avec leur app sur un chantier à 6h30 du matin… »

 

Les impossibilités technologiques sont une constante depuis l’invention de la roue… Dans les années 60, le principe d’une calculatrice était considéré comme impossible relevant bien trop du domaine du cerveau humain. Dans les années 70/80, réaliser un itinéraire était un domaine lié à l’intelligence artificielle de pointe. 

Aujourd’hui il est possible d’imprimer en 3D la base d’une maison en quelques jours / semaines, mais pourtant se lancer dans une construction relève encore du parcours du combattant ! Prenons l’exemple du clé sur porte, qui est le plus B2C (Businnes to Customers) des exemples de construction, qui selon sa promesse devrait donc apporter un maximum de facilités au client qui s’en remet à son constructeur pour lui faire sa maison, et pourtant, là aussi on gère des chantiers pas des clients…

Si la technologie a évidement énormément évoluée dans le monde de la construction, plus verte, plus performante, plus complexe, etc l’expérience du client quant à elle restée au 19ème siècle, manque de transparence, aucun accompagnement pensé pour se mettre à niveau du client, enchainement des moments sous-entendu, hyper choix, planning, etc… 

 

Alors que le monde a basculé dans une économie de l’expérience, le microcosme du chantier reste vaillamment en dehors, mais jusqu’à quand ?… De nombreux secteurs sont en pleine transformation, car ils ont compris leur intérêt a réfléchir et optimiser l’expérience client en suivant l’exemple des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) qui sont des artistes dans l’expérience client.

Le monde du chantier est aujourd’hui évidement très structuré, très organisé, un modèle du genre:

Le souci c’est de ne pas percevoir que les clients, particuliers, grands comptes, tous, veulent, ou voudrons vivre dans le monde de l’expérience et donc sont en droit d’espérer ça:

Le monde du chantier soufre du mode « auto pilotage », Grace Hopper, Rear admiral de la marine américaine et pionnière de l’informatique, disait, « on a toujours fait comme ça, c’est la phrase la plus dangereuse du monde… » 

Si le monde de la construction n’est pas capable de prendre un peu de hauteur sur ce souci d’expérience client, les sur puissants BATX (Baidu, Alibaba, Tecent, Xiami, équivalent du GAFA mais version asiatique, se feront très certainement un plaisir de leurs rappeler à quel point la Chine est un empire de bâtisseurs et qui, aujourd’hui, apprend de plus en plus les codes de l’expérience, cela mêler à une maitrise totale de la technologie pourrait donc faire quelque dégâts.